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Semis et sursemis : le guide!

Les semis (et les sursemis) amènent généralement plusieurs questions.

Semis de renforcement

À quel moment faut-il semer? Comment? Quelle quantité de semence utiliser? Que fait-on avec les endroits ombragés? Quand doit-on réensemencer? Et, au fait, existe-t-il des semences de meilleure qualité? Comment les reconnaître? C’est à ces questions que nous tenterons de répondre dans cet article.


Quand semer?

Depuis quelques années, le climat change tellement qu’il est difficile de répondre à cette question. D’une façon globale, les meilleures conditions sont au printemps ou à l’automne.

À l’automne, vers la mi-août, début septembre, le soleil est souvent beaucoup moins chaud qu’en été alors que le sol, lui, conserve encore sa chaleur. De plus, les bonnes rosées et les précipitations assez fréquentes aident à maintenir le sol humide en surface, ce qui favorise la croissance des nouveaux semis. Dans ces conditions, vos semis auront un moins grand  besoin d’arrosage pour parvenir à maturité.

On peut aussi semer au printemps, au moment du dégel. Dès qu’on peut racler le terrain, même s’il ne fait pas encore très chaud, on peut semer, car le dégel et l’eau aideront la semence à mieux pénétrer le sol. Ainsi, quand la chaleur arrivera, la semence germera, car elle sera déjà humide (et ensevelie sous une légère couche de sol).

Il y a une autre option qui s’appelle les semis sur la gelée, mais son taux de succès est un peu moins élevé. Cette méthode consiste à épandre des semences juste avant les premières neiges, sans rajouter de terre, sur un terrain plat. Quand il fait moins de 5 degrés, il est certain que la semence ne germera pas. Ainsi, le gel, le dégel, la neige, puis sa fonte déplaceront la semence qui pénètrera dans la couche superficielle du sol. Au printemps, quand les chaleurs arriveront, elle germera.

Néanmoins, aujourd’hui, les conditions climatiques sont particulières et il est possible que l’on doive s’y adapter d’une année à l’autre. Par exemple, on a souvent, à l’automne, des sécheresses qui peuvent durer jusqu’à la troisième semaine de septembre. Dans de telles conditions, il faudra retarder l’établissement des semis.


Quelle quantité de semence utiliser?

Avant même de savoir comment bien choisir ses semis et comment les établir, il importe de connaître la bonne quantité de semence à utiliser pour une superficie donnée.

Règle générale, on parle de 10 kilos pour 4 000 pieds carrés (environ 370 mètres carrés) de semis, et 10 kilos pour 8 000 pieds carrés (environ 740 mètres carrés) de sursemis. 


Comment ensemencer?

Pour obtenir le meilleur résultat avec les semis, un bon contact de la semence avec le sol est essentiel. Pour cela, la meilleure technique, qui donne de très bons résultats, mais qui est aussi la plus demandante, consiste à rajouter de la terre avant de semer. Par contre, il faut faire attention :

  • En rajoutant de la terre, on peut voir réapparaître des mauvaises herbes. Si vous achetez du nouveau terreau, obtenez du fournisseur une garantie que le mélange est exempt de mauvaises herbes.
  • Évitez aussi d’étouffer les graminées à gazon déjà établies (en rajoutant une trop grande quantité de terreau).
  • Le but est de combler et de densifier la pelouse. 

De façon complémentaire, on peut racler le terrain de façon énergique, puis semer (avant de remettre une couche de terreau).

Certains entrepreneurs possèdent une machine qui servira à racler le terrain, un peu comme une déchaumeuse. En fait, elle enlèvera le chaume et dispersera les semences sur le sol par la suite.

Une autre technique qui donne de bons résultats consiste à répandre la semence et à effectuer une aération double par la suite.

Une dernière méthode, la plus dispendieuse, offerte par de rares entrepreneurs spécialisés, donne les meilleurs résultats. Elle implique l’utilisation d’un semoir Verticut (dont la manipulation est difficile), qui créera une fente dans le sol avant de déposer/enfouir la semence dans le sillon.

Enfin, peu importe la technique utilisée, l’important est d’obtenir un bon contact du sol avec la semence.


Comment reconnaître une semence de qualité?

Premièrement, une semence de qualité, c’est un mélange de semences qui contient le plus de cultivars possible, c’est-à-dire le plus de génétiques de semences différentes.

Dans un mélange à gazon, en général, au Québec, on retrouve trois types de semences : du Ray Grass, de la fétuque et du pâturin du Kentucky. Chacun se décline en plusieurs cultivars (variétés).

  • Les Ray Grass, qui germent rapidement, servent principalement de plante abris pour permettre aux autres semis de germer.
  • Les fétuques tolèrent mieux l’ombre. Dans un mélange conçu pour les zones ombragées, il y aura donc plus de fétuques.
  • Le pâturin du Kentucky préférera les zones ensoleillées et n’est pas du tout adapté à l’ombre. Il compose généralement les rouleaux de tourbe (ou le gazon en plaques).

L’important, c’est d’avoir le plus de variétés différentes de chaque type de semence. Pourquoi? Parce que chaque type de semence possède sa propre génétique. Ainsi, en les variant et en les combinant, on s'assure d'une meilleure performance et donc, d’un gazon plus joli. En prime, cette biodiversité offre une meilleure résistance aux maladies de pelouse.

Il est aussi important de semer le bon mélange au bon endroit, selon que le sol est majoritairement ensoleillé ou ombragé.

Maintenant, même si on a des semences pour zones ombragées, le gazon ne survit pas à l’ombre intense. Si une partie de votre pelouse est très ombragée par les arbres, que le gazon y devient clairsemé malgré des sursemis annuels et qu’une sorte de mousse verte s’y établit à la place du gazon, ce dernier ne survivra jamais à cet endroit.


Que faire d’un endroit 100 % ombragé?

Dans un environnement plus boisé, ombragé quasiment en tout temps, il vaut mieux opter pour un couvre-sol qui tolère bien l’ombre. Sans cela, un réensemencement annuel sera nécessaire.

Attention à ne pas poser du gazon en plaques à ces endroits-là. Il aura beau être flambant neuf lors de sa pose, après un ou deux ans, il sera clairsemé, peu importe la technique de fertilisation pratiquée par votre entrepreneur.

C’est que le gazon en plaques est essentiellement composé de pâturin du Kentucky, qui ne tolère pas l’ombre - c’est une plante qui a besoin de soleil - et pratiquement tous les gazons en plaques sont composés de ces graminées.

Ainsi, à l’ombre, il ne faudrait idéalement jamais mettre de gazon en plaques. Néanmoins, si vous le faites (parce que vous désirez peut-être établir un couvert végétal rapidement afin de ne pas laisser le sol « nu »), vous devrez rapidement sursemer avec un mélange de graminées tolèrant l’ombre.

Quand un coin de terrain manque de soleil, une autre option consiste à faire élaguer les arbres avoisinants par des spécialistes.  Il suffit parfois d’enlever à peine quelques branches pour laisser passer les rayons du soleil. 


À quelle fréquence réensemencer?

Rajouter annuellement des semences de différentes génétiques contribue à augmenter la résistance du gazon aux insectes et aux maladies. Ce n’est jamais une mauvaise idée.

Néanmoins, si votre gazon est déjà très dense, vous n’avez pas besoin d’investir temps et argent que représentent des sursemis et votre pelouse se portera tout de même très bien (moyennant un bon entretien).

Dans tous les cas, tous les terrains finissent tôt ou tard par présenter des zones dénudées (et c’est dans ce temps-là que vous renforcerez votre gazon avec des sursemis).

Il y a toujours des petits endroits où peuvent apparaître certaines problématiques :

  • Là où la charrue passe : elle peut arracher un peu de gazon.
  • Les chaînes de rue, où le sol est moins profond et où l’eau s’évapore facilement sous l’effet de la chaleur dégagée par le béton.
  • Là où les enfants piétinent en sortant de la piscine, autour de la balançoire, du carré de sable, etc.
  • Les endroits où l’on étend des sels de déglaçage, comme sur le bord des entrées.

Mais attention au désherbage…

Si vous désherbez à la main, souvent, vous enlevez de grandes surfaces de mauvaises herbes et vous laissez des trous. L’important, c’est de les surensemencer pour éviter que les mauvaises herbes repoussent.


En guise de conclusion, retenons qu’un gazon plus long est un gazon en meilleure  santé : plus résistant, plus vigoureux, mieux hydraté et plus écologique. De plus, tout cela transparaît dans son état. Plus coloré, il est aussi beaucoup plus joli! Néanmoins, afin d’obtenir les meilleurs résultats, il est important de couper le gazon à l’aide d’une lame bien aiguisée et de rester à l’affût de possibles maladies du feuillage.


Pour aller plus loin…

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